JEN n°36 : EDITO


Quelle belle chose que de voir des
frères!
Parfois nous en prenons tellement l'habitude que nous n'y
faisons plus attention. Pourtant n'est-il
pas écrit que la communion fraternelle est douce et agréable comme
l'huile précieuse ou la rosée de l'Hermon ? (Psaume 133).
Peut-être faut-il être un temps séparé des frères
pour mesurer cela ?
La séparation peut venir de la maladie qui retient éloigné, du travail et de
ses obligations ou du service même de Dieu qui nous emmène plus loin,
ailleurs... Dans ces moments plus ou moins longs et solitaires, on découvre la
valeur des liens qui nous rapprochent et nous unissent au-delà de nos
différences passagères. Quand un frère, connu ou inconnu, vient à notre
rencontre ou croise notre chemin ne serait-ce que pour un instant, nous le
regardons comme un ange du Seigneur, envoyé pour
nous consoler et nous réconforter. Pas besoin de longs discours, la seule joie
d'une foi commune, d'une espérance comprise et partagée communique le courage requis pour poursuivre la route.
Ainsi nos malades savent que nous ne les oublions pas, nos personnes âgées
savent qu'elles ne sont pas reléguées en dehors de la communion de l'église, le
serviteur de Dieu retrouve des forces pour poursuivre la tache.
Remarquons la disponibilité et la spontanéité de ces frères venus de Rome pour
retrouver Paul sur le chemin. Ces hommes se sont levés et mis en route pour
aller vers ce frère dont ils avaient entendu parler pour lui apporter ce dont
il avait le plus besoin, la chaleur d'une communion des frères, une prière et
une action de grâce envers Celui qui manifeste sa délicatesse dans chaque
instant et situation.
Puissent-ils nous servir d'exemple! D'abord à l'égard des
nôtres, des plus proches parmi nous qui ont besoin de se savoir aimés,
appréciés, et peut-être aussi à l'égard de ceux plus lointains vers qui Dieu
pourrait providentiellement nous conduire: un missionnaire qui reçoit une
lettre, un frère séparé de
corps mais non d'esprit, un malade hospitalisé pour un long séjour, un frère
sans vie d'église...
La joie est grande alors parmi les frères, car c'est là que le Seigneur
envoie son Esprit pour bénir ceux qui se retrouvent en son nom.
Franck Lefillatre