JEN n°38 : Actualités

      ACTUALITES     

 

  Ethiopie :

 

                      

 

                   Le courage de Myriam,  fille de martyr

   

            Le  père  de  Myriam était un évangéliste. Il a  été   assassiné   par   des   extrémistes   car    il n'hésitait pas à annoncer l'amour de Christ autour de lui. Myriam a trouvé refuge chez ses grands-parents dans une région montagneuse d'Ethiopie.

C'est là que nous sommes allés lui rendre visite et que  du  haut  de   ses  12  ans,  elle  nous  a   fait partager son courage et sa foi :

 "Quand  mes  frères  et  sœurs  me  parlent de papa,  je leur dis de  ne  pas  s'inquiéter  parce que  Dieu  est  avec  nous.  Mais je ne suis pas sûre qu'ils comprennent. "

            Lors  de  notre  visite,  elle   nous   a   aussi raconté  les  terribles  souvenirs  qui  sont liés à la mort de son père : " Ils  l'ont tué à cause  de  sa foi. Ils  criaient  `Allah Akbar´  ! Ils frappaient à la porte. Mon père  a prié pour nous et  il  nous encourageait  à  ne  pas  avoir  peur.  Ils   sont entrés dans  la  maison  et  ont  tiré  mon  père dehors. Nous pleurions tous et ma mère  s'est évanouie.  Ils   lui  ont   dit   de    devenir  un musulman, mais mon père a dit : `Jésus est  le Seigneur  !  ´ Alors  ils  l'ont  frappé  avec   une machette.  Puis,  sont  partis.  Quand   on   est arrivé  près  de  lui,  papa  était  sur le point de mourir. Il priait encore pour nous. " Myriam est la seule à avoir apporté un témoignage fiable à la police au sujet du meurtre.

            Aujourd'hui, elle a hâte de finir sa scolarité pour aider  sa  mère,  Meskele,  à  élever  ses  six jeunes frères  et sœurs. D'autant plus que celle-ci vient de donner  naissance  à  son  dernier enfant, sept mois après le meurtre de son mari. Meskele doit affronter de nombreuses difficultés. Mais elle se prépare à y faire face et nous  a  demandé  de prier pour  ses  enfants  : " S'il  vous plaît, priez pour que mes  enfants  oublient le passé et nevivent plus dans la peur ".

 

            Michael  a  trouvé la  mort en octobre 2006 dans    une   attaque   qui   visait  à   éradiquer   le christianisme dans l'Etat d'Oromia au Nord-Ouest de   l'Ethiopie.  Beaucoup   de  chrétiens  ont  été blessés et des familles  se  sont  retrouvées  sans abri. Au  total  37  églises  et 16 habitations ont    été    détruites.  Des    centaines    de suspects  ont  ensuite  été  arrêtés   par   la police et condamnés à la prison.  Mais  les chrétiens   qui   ont  osé  témoigner  contre leurs agresseurs ont reçu des menaces de représailles.

 

 

                                                                                               Portes ouvertes

   Irak

 

                                                                   

 

Bientôt,  plus un seul chrétien en Irak

 

C'est  le  seul  pays    l'on  célèbre encore  les  liturgies en araméen, la langue de  Jésus. Mais  la  chrétienté   risque   d'y mourir. Des meurtres, des agressions, des enlèvements.  Et  maintenant  la  " jizah ", l'impôt    historiquement   imposé   par   les musulmans   aux  " infidèles ",   ceux   qui n'ont pas encore fui vers l'étranger.

            Dans  les   mosquées,   les    imams expliquent  dans  leur  prêche  que  tuer un chrétien   n'est   pas  un  crime.  C'est  une chasse à l'homme.

            Dans   la   guerre   qui   ensanglante l'Irak,   menée    principalement   par    des groupes     musulmans     contre     d'autres musulmans  et  contre  les " infidèles ",  les chrétiens irakiens sont les seuls à n'utiliser ni  armes  ni  bombes, même  pas  pour  se défendre. Il n'existe pas en Irak  de  milices chrétiennes  armées. De fait,  ils forment le groupe le plus vulnérable et persécuté.

Ils   étaient  plus   d'un  million et  demi   en 2000, soit 3% de la population. Aujourd'hui, on estime qu'il en reste moins de 500 000.

            Dans     un    communiqué     officiel diffusé le 24 mai,  le gouvernement irakien a    promis    de    protéger    les     familles chrétiennes   menacées   et  chassées  par des   groupes  terroristes  islamiques.  Des représentants  musulmans  ont  également exprimé    leur    solidarité.   Ce     pas    du gouvernement  -   non    suivi    d'initiatives concrètes - fait suite  à  l'appel  dramatique lancé le  dimanche 6 mai par  Emmanuel III Delly, patriarche des chaldéens, la    plus   importante  communauté    catholique irakienne,  dans  son homélie  lors  de la  messe célébrée  en  l'église  de  Mar  Qardagh, à  Erbil, au Kurdistan.

            La  région kurde,  au nord de Bagdad, est la seule en Irak où les  chrétiens vivent  aujourd'hui en   relative    sécurité.   Le   Babel   Collège, le séminaire chaldéen de Bagdad,    et    sa bibliothèque ont   été  transférés  à  Erbil.  Leurs locaux, dans la capitale,  servent  aujourd'hui  de  place  forte  aux  troupes  américaines, en  dépit des protestations dupatriarcat.

            Les réfugiés chrétiens du centre et du sud du  pays  affluent  en  direction des  villes kurdes d'Erbil,  Zahu, Dahuk, Sulaymaniya, Ahmadiya et dans les villages chrétiens des environs.

            Un peu  plus  au nord, cependant, dans la région de Mossoul et dans la plaine de Ninive, le danger est à nouveau palpable. Dans ce berceau du christianisme en Irak, on trouve des églises et des monastères qui remontent aux tout premiers siècles. Dans  certains  villages, on parle encore un dialecte araméen appelé sureth et l'araméen, qui était la langue de Jésus, est utilisé  lors  des liturgies. Des communautés de différents rites et doctrines sont présentes :

chaldéens,   syro-catholiques,   syro-orthodoxes, assyriens d'Orient,   arméniens   catholiques   et orthodoxes, gréco-melkites.

            Les   villages  chrétiens  sont   cependant entourés de populations musulmanes hostiles et la  vie des chrétiens est encore plus dangereuse dans  la  capitale  de  la  région,   Mossoul.  Les séquestrations   sont   monnaie    courante,     la libération  des victimes ayant  lieu  lorsque  leurs proches   ont   versé   une   rançon  de 10 000 à 20 000  dollars  ou s'ils acceptent  de  céder leur maison et de quitter la ville. Mais la séquestration peut  aussi  finir  dans  le  sang.   En  septembre 2006, à  la suite  du  discours  de Benoît  XVI  à Ratisbonne,  un groupe dénommé "  Lions   de   l'Islam" a séquestré  le  père  Paulos   Iskandar,   un    syro-orthodoxe.   Les   ravisseurs   avaient  exigé que trente affiches présentant des excuses pour les offenses  contre  l'islam  soient  collées  sur les églises de Mossoul. Puis ils l'ont décapité.

Le même  jour, un autre  prêtre,   le père Joseph  Petros, était  tué à Bagdad. Une religieuses avait  alors déclaré  à l'agence vaticane Fides : " Dans  les   mosquées, les  imams  expliquent  dans  leur  prêche que  tuer  un  chrétien n'est  pas un crime. C'est une chasse à l'homme ".

            Pascale Warda,   chrétienne   assyrienne, ministre   de   l'immigration   de   l'avant – dernier gouvernement  irakien,  juge nécessaire de créer une   province   autonome   dans   la   plaine  de Ninive,  une   sorte    de     zone   protégée   non seulement  pour  les  chrétiens  mais  aussi pour d'autres minorités religieuses comme les yazides,  qui  pratiquent  une  très  ancienne  religion  pré-zoroastrienne.       Mais     l'intensification     des agressions de la part des musulmans qui vivent dans  cette    région    rend    l'idée inapplicable. 

En  avril  dernier,  22 yazides ont dû  descendre  d'un bus  pour être tués sur une route proche de Mossoul.   En   2005,    quatre    assyriens    qui escortaient le ministre Warda  ont été massacrés  lors d'une attaque terroriste.

            A Mossoul,  des  groupes  islamistes  ont commencé à exiger des   chrétiens qu'ils  paient un impôt,  la jizah, que les musulmans faisaient traditionnellement payer à leurs sujets chrétiens, juifs  et sabéens  qui acceptaient  de vivre  sous  un     régime    de    soumission,  en    tant    que " dhimmis ".

            C'est  surtout  à  Bagdad que la jizah est  imposée  aux   chrétiens  de   manière  toujours plus généralisée. Dans  le quartier de   Dora,  à 10 kilomètres au  sud-ouest  de la capitale,      se trouve une forte concentration  de  chrétiens,  des  groupes  liés à  al Qaïda  ont  instauré   un  prétendu   "  Etat   islamique   en   Irak ".   Ils encaissent   systématiquement  ce t impôt,  fixé entre 150 et 200 dollars  par an, l'équivalent  du  coût de la vie pendant un mois pour une famille de  six  personnes. La  perception de  ce  tribut  est  en  train  de s'étendre à d'autres  quartiers de Bagdad.

            A Dora, certaines   familles  chrétiennes  ont  été  averties : elles ne pourront  rester que si elles donnent une de leurs  filles  en mariage à  un musulman,   en   vue   d'une    conversion progressive à l'islam de la famille toute  entière.  Une  fatwa  interdit  de  porter  la  croix au cou. Quant aux églises, c'est à coups  de  grenades qu'elles  ont  été contraintes  d'ôter les croix de leurs coupoles et de leurs façades. A la mi-mai, l'église   assyrienne   de   Saint-Georges  a  été incendiée. Jusqu'à présent, sept prêtres ont été  séquestrés  dans  la  capitale.

            Selon une estimation  du  gouvernement  irakien, la  moitié  des chrétiens  sont  partis  de Bagdad et les trois-quarts ont quitté Bassora et  le  sud.  Ceux qui ne s'arrêtent pas au kurdistan partent pour l'étranger. On évalue à 700 000  le  nombre  de   chrétiens   venus   d'Irak  en Syrie, autant en Jordanie, 80 000 en Egypte, 40 000 au Liban.

La  plupart  y restent bloqués,  sans  assistance  et sans  droits, dans  l'attente  d'un hypothétique  visa pour l'Europe, l'Australie, les Amériques.

 

            En Irak, les chrétiens sont traditionnellement représentés dans les professions libérales.

Beaucoup   sont  médecins  ou   ingénieurs.   Dans les  écoles,  ils constituent - constituaient - 20%  du corps     enseignant.   Ils     sont    présents     dans l'informatique,  le bâtiment,  l'hôtellerie, l'agriculture spécialisée. Ils  sont à la tête de chaînes de  radios et de télévisions.   Ils    sont    traducteurs    ou interprètes,     une      profession    particulièrement vulnérable qui compte déjà quelque 300 victimes.

La  constitution irakienne  établit une parité des droits entre toutes les religions, qui n'a d'équivalent   dans  la  législation   d'aucun autre pays arabe et musulman.

Mais  la  réalité  est  toute  autre. Dans un article de son dernier numéro, le troisième  depuis début 2007, la revue de géopolitique " Limes " indique :" L'anéantissement     du     peuple chrétien  d'Irak,  grand  même  s'il  est peu nombreux et héritier  de  l'espérance des prophètes,  mettrait  fin à la possibilité que l'Irak nouveau devienne une nation libre et démocratique ".

 

                                                          source :

                                                           spcm.org/chiesa.espresso.repubblica.it

 



02/08/2007

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