JEN n° 38 : Le Tombeau Perdu de Jésus : Description

   LE TOMBEAU PERDU DE JESUS

 

Description du documentaire

 

            Le  documentaire "Le Tombeau  perdu de Jésus", produit par James Cameron  et diffusé mardi 29 mai sur TF1, crée la polémique : celui-ci met en avant la thèse selon laquelle Jésus serait enterré en Israël aux côtés de Marie-Madeleine et de leur fils. Et  remet donc en question sa résurrection.

            Un  an   après   le   Da  Vinci   Code,   un nouveau  film crée  la polémique. Le controversé documentaire  Le  Tombeau  Perdu  de Jésus, réalisé   par  l'Israélien  Simcha  Jacobovici  et produit par James Cameron, affirme que Jésus est  enterré  en  Israël   aux   côtés   de   Marie-Madeleine avec qui il aurait eu un fils. Selon  ce documentaire, le tombeau, découvert dès 1980, se trouve à Talpiot, un quartier de Jérusalem, et des  analyses  permettent  aujourd'hui d'affirmer qu'il  aurait  renfermé  le  corps  de  Jésus  mais aussi de sa compagne et de leur fils, prénommé Judas. Si  cette   thèse  s'avérait  fondée,  serait remise  en  cause  la  croyance chrétienne en la résurrection  ainsi  que  l'ascension  au  ciel   de Jésus.

 

                                

            James Cameron, producteur du Tombeau perdu  de  Jésus,  se  défend  de vouloir créer la polémique. "En tant que documentariste, je ne dois  pas  avoir  peur  de  chercher  la vérité", a-t-il ainsi  déclaré ce  lundi 26 février lors d'une conférence de presse à New York. "Je sais qu'on va dire que l'on tente de saper le christianisme.

C'est   loin  d'être  le  cas. Cette  enquête  salue l'existence  réelle  de  ces personnes",  poursuit Cameron,  qui  évoque  la présence de "preuves tangibles et inédites" de l'existence physique de Jésus. Le documentaire s'appuie notamment sur la  présence  de plusieurs noms hébreux inscrits sur les cercueils  du tombeau.  Plusieurs des dix ossuaires découverts dans le tombeau portaient des   inscriptions   dont   la   traduction   donnait "Jésus",  "Marie-Madeleine"  et   "Judas,  fils  de Jésus".  Les  os  ont  été  ré-inhumés  selon   la tradition  juive  orthodoxe,  et  les ossuaires, avec leurs   résidus   humains   et    leurs   inscriptions, soumis à des examens d'ADN en cours.

 

Une thèse contestée

 

            Les  thèses  soulevées  par  Le  Tombeau perdu de Jésus n'ont pas tardé à être contestées. L'archéologue israélien Amos Kloner ne voit  "  pas    de    preuve     scientifique "   dans   le documentaire. Quant  au  pasteur Rob Schenck, président  du  Conseil  national  du  Clergé,  il  ne cache  pas  sa  colère,  dénonçant  " une fiction hollywoodienne déguisée en fait scientifique. Depuis    des    années,   Hollywood   attaque   le christianisme.  En  affirmant   que  les  restes  de Jésus  sont  redevenus  poussière, avec ceux de membres de sa famille, le cinéaste hollywoodien nie la  divinité  du fils de Dieu et sa victoire sur la mort. James Cameron veut clairement planter un pieu  dans  le  cœur  du  christianisme ".   Si   Le Tombeau (2001, avec Antonio Banderas) et le Da Vinci code (2006) abordaient le sujet sous le couvert d'une fiction, Le Tombeau perdu de Jésus se veut aujourd'hui détenteur d'une vérité qui pourrait faire beaucoup de bruit.

 

                                  

 

Un peu d'histoire

 

            Les  ossuaires  répondent  à une coutume très répandue en Judée au cours du Ier siècle de notre  ère  qui  consiste  à   récupérer  un   corps enterré  depuis un  certain  temps  et  à  le placer dans un coffre de pierre que  l'on  grave  au  nom du   défunt,    dans    un   sépulcre  familial.   Les archéologues  identifient  à l'époque  le  nom  de "Jésus fils de Joseph " en araméen sur l'un de ces  ossuaires ; le nom  de "Maria "  transcrit en hébreu sur un autre ; de "Matthieu ", de "Yose " toujours en hébreu ; de "Mariamene e Mara " en grec ; et de "Judas fils de Jésus " à nouveau en araméen. Ils n'en tirent aucune conclusion et pour cause : " sur  900 tombeaux de la même époque, retrouvés  dans  un rayon  de  quatre   kilomètres autour   de   la   vieille  ville de  Jérusalem, le nom Jésus   ou   Yeshu a été retrouvé 71 fois  et celui

de "Jésus fils de Joseph" a  aussi  été  retrouvé a expliqué,  Amos  Kloner,  archéologue israélien, grand  spécialiste  de  l'histoire funéraire  de cette époque.

            Mais selon le réalisateur du film, Simcha Jacobovici,  les archéologues n'ont pas  tenu

compte   d'une   autre   information  :  le   fait   que Mariamênê  serait le nom  donné dans  des  textes du  IVe siècle  à  Marie-Madeleine.  A  partir de  ce rapprochement,  si  l'on  en  croit   les  auteurs  du documentaire,   tout   s'enchaînerait  parfaitement : selon une  probabilité  très  forte  de  600 contre 1, la  tombe  abriterait  la  vraie famille  de  Jésus  de Nazareth dont le père s'appelait bien Joseph. Yose  serait  un de ses  quatre frères cité dans les Evangiles,   et   Marie-Madeleine   son   épouse. Pourquoi  ?  Parce  qu'elle  est  placée  dans   une tombe  familiale  et  qu'elle n'a aucun  lien de sang avec    Jésus    L'équipe    de    cinéma    s'en   est

assurée en faisant effectuer des tests ADN.

Et  c'est   cette  démonstration,  qu'ils  qualifient de "scientifique",    qu'ils    viennent   de    servir   aux médias du monde entier.

 

Les Failles

 

       Seulement, les failles du raisonnement sont extrêmement  nombreuses et commencent à être pointées par différents spécialistes, un peu surpris d'un tel emballement pour cette "information". Jean-Sylvain Caillou, archéologue et auteur d'une thèse sur les tombes de Palestine résume ici leurs doutes : " Pour attribuer la tombe à  la  famille  de  Jésus,  James  Cameron et ses amis devaient expliquer la présence  des  ossements   d'un " Judas  fils   de Jésus". Pour ce faire il fallait trouver  une épouse à Jésus. Marie étant  la  mère supposée de Jésus, il  ne  pouvait s'agir  que  de  la  seconde    femme mentionnée   sur   les   ossuaires  : "Mariamênê e Mara". Mais  pour que  cela  soit  crédible  il  fallait chercher  une correspondance avec les Evangiles, Marie-Madeleine    leur   est   apparue   comme  la meilleure candidate, et ils ont alors établi un rapprochement entre les deux noms  et  ont effectué des analyses ADN pour tenter de prouver le mariage. 

Mais  si  le nom Mariamênê apparaît seulement au  IVe siècle  pour  désigner  Marie-Madeleine, comment     peut-il faire référence à  ce personnage lorsqu'il   est   utilisé   sur    un ossuaire  du Ier siècle ? Et  en  quoi l'absence de liens  du  sang  entre  cette   femme   et     "Jésus" permet-il  de  conclure  à  leur  mariage ? N'y  avait-il pas d'autres femmes  dans  les ossuaires anonymes ? "

            Plus   important  encore  :  " Si   les cinéastes avaient  les moyens de pratiquer des  tests  ADN,  pourquoi   n'ont-ils pas systématiquement tenté  de  retrouver  les liens  familiaux entre toutes ces personnes ce qui nous éclairerait ? s'interroge-t-il. Et pourquoi n'avoir pas    parlé  à  cette  conférence de presse de l'âge des morts que l'on  peut  déterminer  d'après  leurs ossements ? Est-ce que les ossements de ce Jésus portaient des traces de clous ? Qu'est-ce qui dans l'étude de  cette  tombe  permet   d'en   préciser   suffisamment   la datation pour  être  sûr qu'elle  correspond  bien  à l'époque  de la mort de Jésus  ? Autant de questions qui mettent grandement    en   cause   le   sérieux    de l'entreprise.

            Mais  finalement,   il   s'agit       de détails.   Pour lui, le problème  réside  davantage     dans     l'absence    d'éthique scientifique : " En  archéologie,  tant  que  vous ne pouvez  pas dire à 100% qu'une  tombe   est    celle    d'un     personnage historique,  vous ne devez rien affirmer. Une  seule inconnue, et c'est déjà le risque  de se tromper ! "Surtout, Jean-Sylvain  Caillou  estime  que  le  réalisateur tourne en rond, abandonnant toute logique :  "Vous pouvez utiliser une  découverte archéologique  explicite  pour confirmer ou   démentir  un texte,  mais  si    vous  utilisez  un  texte  pour authentifier  une découverte   et   que   cette  découverte montre que le texte est faux, cela pose un sérieux problème de méthode "

 

Autres Failles

       

            Dans le tombeau, il y a les noms de Jésus fils  de  Joseph,   Marie,   Marianne, Mathieu, Judas fils de Jésus.    Cependant Simcha Jacobovici est contredit  dans  ses thèses.  La présence de Mathieu  est   peu probable : Né  en Galilée, de son nom Lévi, il  était  publicain (percepteur des  impôts )  à   Capharnaüm,    employé    au     péage d'Hérode. Il  suivit Jésus, devint  apôtre   et   écrivit le premier évangile. Il   prêcha    aux    Hébreux, écrivit  pour  eux   son   Evangile   en   araméen, traduit   en  grec,  et  mourut martyr en Ethiopie, en 61. Son  corps  fut : transféré  à  Salerne. Alors  comment  pourrait-il être  enterré  à  Talpiot  sauf  si  c'est  un   autre  Matthieu. De plus son vrai nom est Lévi et non Matthieu. Des  personnages  morts  à  des années différentes.  Aucun  d'entre  eux  n'est   mort au même  moment  alors  comment  pourraient-ils  être enterré  au   même  endroit  alors  que    Joseph vivait à Nazareth. Jésus  est  mort  à  Jérusalem alors  comment  serait-il  enterré   à   Talpiot.  Et Judas fils de Jésus, un enfant dont personne n'a eu connaissance ?

Scientifiquement et  historiquement la  thèse ne peut pas tenir.

            Tout    ce  documentaire   n'est    qu'une longue tentative visant à tordre les faits pour les faire entrer à tout prix dans cette thèse. 

 



02/08/2007

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres

Design by Kulko et krek : kits graphiques